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dimanche 25 septembre 2016

« La bouffonnerie de l’art contemporain » de Nicole Esterolle (2015)

« L’Art contemporain spécule sur la culpabilité de ceux qui n’y comprennent rien ou qui n’ont pas compris qu’il n’y avait rien à comprendre. » (Jean Baudrillard, in Libération, mai 1996)

Lorsque les ouvriers des aciéries de Florange ont appris que leur patron, Monsieur Mital, qui, d’un côté les licenciait pour faire des économies, avait par ailleurs dépensé 24 millions d’€ pour la tour des jeux Olympiques de Londres conçue par le Financial contemporary artist Anish Kappor, cela les a, paraît-il, grandement mis en joie.
Quand ensuite, on leur a annoncé que leur haut-fourneau désaffecté serait bientôt « mis en lumière » pour un million d’€ par l’ambianceur Claude Lévêque, autre Financial contemporary artist de la Galerie Yvon Lambert, comme il avait été précédemment procédé pour le haut-fourneau U4 d’Uckange, alors, ils se mirent à danser le sirtaki autour de leur représentant légal.

Tonifiante pour la santé du marché que cette vente chez Sotheby’s d’un sac de 150 kg de graines de tournesols en porcelaine du célèbre dissident chinois Ai Wei Wy, au prix de 140 000 €… Bidonnant de savoir de savoir que les 1600 ouvriers qui ont réalisé ces 10 millions de graines en porcelaine peinte (ce qui permet d’estimer la valeur totale des graines d’un poids de 150 tonnes à 210 millions d’€) n’ont pas touché un centime sur la plus-value.

D’une désopilante subtilité en effet ce Betrand Lavier (…) quand il repeint en blanc un réfrigérateur déjà blanc et qu’il installe un gros caillou dessus, on ne sait trop pourquoi, sinon pour que la pièce ainsi formée soit évaluée à 900 000 € dans la collection qu’Yvon Lambert a donné à la France (…) Divertissante, sa façon de « bouleverser les codes de la peinture et de la représentation », quand il monte sur socle une tronçonneuse électrique achetée 125 € chez Castorama et que cette petite facétie à trois balles est estimée aujourd’hui à 90 000 € dans la prestigieuse collection avignonnaise de Lambert… Burlesque en diable quand il précise que « Teddy, l’ours en peluche (100 000 $), ne doit rien au hasard, qu’il ne l’a pas trouvé abandonné dans la rue, mais acheté aux puces et choisi pour son air vicieux. » (…) Esclafatoire de l’entendre dire qu’il a fait des études d’horticulture et que c’est lorsqu’il a compris que l’art contemporain n’était pas de l’art, qu’il est devenu artiste contemporain (Il affirme cependant dans un entretien récent qu’il n’est pas artiste contemporain mais artiste d’avant-garde).
(…) l’éminent Pierre Sterck qui officie à Beaux Arts Magazine, a écrit dans ce livre intitulé : « Les 50 géants de l’art américain » que Bertrand Lavier était le seul artiste d’importance apparu en France dans la deuxième moitié du XXè siècle !

C’est la permanente apologie de la dérision, du kitch, de la farce de mauvais goût, du désenchantement, de la déconstruction, de la transgression, du cynisme odieux, du questionnement sociétal pervers, de la pantalonnade grossière et du vulgaire foutage de gueule…
Et pourquoi donc ce formatage à la bouffonnerie ? Eh bien tout simplement pour vider l’art de tout contenu sensé, de toute intériorité sensible, de toute poésie, de tout mystère, de toute spiritualité, de toute dignité, de toute transcendance ; pour lui enlever toute dimension véritablement artistique ; pour le placer hors de tous critères d’ordre esthétique autant qu’éthique ; pour faire en sorte que, de l’art, il ne reste plus que le mot, l’idée, l’enveloppe totalement vide…

Mais le plus stupéfiant, c’est de voir que cette armée de sbires patentés au service de l’art d’Etat, est aussi et d’abord au service du financial - art international, prouvant ainsi que art institutionnel payé par le bon peuple et art spéculatif au profit des ultra-riches, sont structurellement indissociables : l’un dans la spéculation intellectuelle de type soviétique, l’autre dans la spéculation financière de type capitaliste. De telle sorte que ces deux formes de dictature du non -sens puissent, à la faveur de cette bouffonnerie généralisée, conjuguer et additionner leurs vertis respectives : le bolchevisme allié à l’ultra-libéralisme pour le partage du même cynisme, du même mépris et de la même incompréhension du contenu sacré de l’art.

Oui, nous avons atteint avec le gentil Jeff (Koons), la perfection de cette culture vaseline pour tous… pour nous la mettre bien profond, nous les masses laborieuses (…) Il faut pour cela prendre en compte la nature purement mécanique du phénomène, et admettre que la logique des grands systèmes a totalement pris le pas sur l’humain en trois ou quatre décennies pour en éradiquer totalement la présence (…) cet art pour les hypers-pauvres et incultes peut rapporter un maximum aux hyper-riches et cultivés (…) qui permet au critique d’art du Monde de commencer son article ainsi : « Jeff Koons est un artiste si professionnel, qu’il arrive toujours en avance à ses rendez-vous »… et Blistène d’ajouter l’œil mouillé d’admiration : « C’est un obsessionnel de la précision en toute chose. » (…) Oui, cette gigantesque entreprise mondiale de médiatisation du rien, qui nous produit aussi bien les sitcoms de type Nabila que l’expo Koons, exige précision et technicité dans le cynisme, la vulgarité, la démagogie, le mépris du public et le mépris de soi…

Aujourd’hui, la meilleure façon de fayoter, avec ces milliardaires, c’est de les moquer, de les conchier, de les compisser, de les ridiculiser (…) Et c’est ainsi que dans un tel contexte de brouillage des valeurs, les lèche-culs et les subversifs, les obséquieux et les bouffons, deviennent complémentaires et se donnent la main…

Mais nous, chroniqueurs d’art, journalistes, critiques d’art (…) Ce serait en effet assez mal vu de cracher dans la soupe du grand zapping politico-médiatique qui nous nourrit et s’intéresse évidemment bien plus à l’évènementiel, au performatif, au subversif pour middle classe, au spectaculaire, au monstrueux, au scandaleux, aux gigantesques incontinences plastiques de type Buren, Boltanski, Venet, et aux colossaux étalagistes de la vacuité, plutôt qu’à la paupérisation extrême de 90% des artistes plasticiens bien démoralisante et qui n’intéresse personne.

D’où par exemple cette exposition sur le vide, organisée au Centre Pompidou en 2009, par Laurent Lebon, actuel directeur du Pompidou bis à Metz, occupant cinq immenses salles avec strictement rien dedans (sauf un type qui avait pissé dans un coin et que ça puait très fort), mais assortie d’un catalogue de 500 pages de commentaires et de questionnements sans objet identifiable, illisibles et que personne n’a d’ailleurs lues.
Un ample discours sur le non-faire, le non-sens et le non-contenu artistique remplace donc la matière proprement artistique et le faire substantiel déclaré désormais salissant, puant, rural et ringard. Le déconstruit questionne la validité du construit. La torture mentale remplace le plaisir esthétique.

Oui, c’est bien vers les années quatre-vingts que l’art a opéré un basculement vers le contemporain et que l’enseignement de l’art en a fait nécessairement autant. Et c’est bien à ce moment qu’est apparue cette pédagogie du « désobéissez-moi », du « transgressez à tous prix », du « faites n’importe quoi », etc…, autant de mots d’ordre pour un désordre synonyme de liberté et donc d’intense créativité. C’était l’avènement du « processuel et du discursif », c’est-à-dire du projet-discours remplaçant l’objet, du baratin au lieu du faire, du toucher de la matière, de la corporéité, du sensible, etc… toutes choses dorénavant bannies au profit du conceptuel et de l’immatériel, de l’évanescence rhétorique et des stratégies marketing.

Au cours de trois journées passées à travailler aux côté de J.B. (future star de l’art international), les élèves du collège Ronsard de Poitiers et d’une école élémentaire de Saint-Savin-sur-Gartempe (ville des fameuses fresques romanes), ont transformé quelques pratiques condamnables en productions plastiques très contemporaines.
Ainsi, à l’atelier Bien Mal Faire, on a fait d’une bataille de papier toilette un tableau comme les murs de tomates écrasées de Michel Blazy (…) On a arraché toutes les feuilles d’un arbre pour réaliser un herbier géant comme Hybert… On a fait des petites araignées de Louise Bourgeois avec des crottes de nez… On a attrapé les chats du quartier pour les jeter en l’air comme Yan Fabre. On a écrasé des mouches sur une feuille de papier comme Damien Hirst… On a cramé les poubelles de l’établissement comme Conchita Molnero… On s’est tailladé la figure au cutter comme Orlan… On a attrapé des grenouilles pour les plonger crucifiées dans son pipi comme Serrano… On a fait caca dans des boîtes de conserve comme Manzoni… Enfin bref, on a bien rigolé, dans une effervescence créative du meilleur aloi.
Et c’est ainsi que les élèves ont compris que le mal-faire pouvait être bien ; que la transgression était créative, etc. C’est bête comme chou dans le principe, mais il fallait y penser et J.B., jeune schtroumpf émergent formaté pour la scène internationale, a su opportunément déposer un bon dossier là-dessus à la DRAC et auprès de Monsieur l’Inspecteur Départemental de l’Education nationale, dont la belle-sœur a trouvé ça génial.

(…) la CIPAC, Confédération des professionnels de l’art contemporain (…) plus de 1500 travaillant dans le secteur de l’art contemporain en France et près de 550 structures culturelles (musées, galeries perfusées, écoles d’art, artothèques, centre d’art, bibliothèques, FRAC etc…) (…) au congrès de la CIPAC, sorte de grand messe sectaro-corporatiste, qui a lieu chaque année dans une ville différente…

(…) ce corps de fonctionnaires que l’on a osé appeler : « inspecteurs de la création », pour une créativité étatisée qui est reconnue comme une spécificité française, unique au monde.

Jean-Jacques Aillagon fut le dévoué serviteur de François Pinault à la direction de sa fondation vénitienne et a mis ensuite à sa disposition le Château de Versailles pour valoriser un peu plus ses produits tels que Koons et Murakami.

On dit du Monde qu’il est journal « sérieux ». Je pense qu’il ne l’est plus et que s’il voulait le redevenir, il engagerait des journalistes d’art plus ouverts, inspirés, proches des réalités, moins mondains et cyniques, engagés et francs du collier et qui soient capables de faire le véritable et libre travail d’information et d’investigation que les lecteurs attendent, au lieu de leurs habituels, et très ennuyeux textes formatés, pénibles, pédants, et inutilement révérencieux.

Je pense que l’administration de l’art n’a pas d’objet bien compréhensible pour elle, cernable et définissable, contrairement à celles qui s’occupent des trains, de la poste ou des anciens combattants (…) Et c’est, je crois, par un phénomène de compensation à cette incapacité à saisir l’objet par son intérieur, que l’on assiste à une hypertrophie de l’extériorité, du contenant et de l’enrobage discursif, mais également à la mise en place d’une organisation institutionnelle défensive, en réseaux d’amis et d’initiés de plus en plus serrés et exclusifs, de type communautaire et sectaire, avec bien sûr l’apparition de bouffées délirantes auto-congratulatoires et de jolis comportements paranoïdes… Mais également, faute d’avoir un contenu substantiel permettant à cette administration de pouvoir se doter de ses propres repères, on assiste parallèlement à une indexation aux critères d’évaluation du grand marché international et de ses bulles spéculatives (l’internationalisme de la subvention étant devenue une pulsion obsessionnelle chez tous les bureaucrates de l’art).

Voici quelques récents lâchers de mots de Madame Frac-Lorraine (…) extraits des dossiers de presse et du site de FRAC Lorraine :
« L’art est pour moi quelque chose qui se pense avant d’être quelque chose qui se voit (…)
Le paradoxe est instrument de clarté… Inventer des points de vue inversés, célébrer l’invisibilité, revendiquer la disparition (…)
Je tente bien modestement de déjouer les stéréotypes du masculin, phallique et démonstratif qu’on associe avec la « nécessaire » visibilité d’une collection (…)
Il y a plein de femme nues dans l’histoire de l’art; Mais quasiment pas d’hommes. Je voulais une bite dans la collection. 
J’essaie de collectionner des idées plus que des objets (…) ».
Madame J. a, dans El Bano (2004), invité l’artiste internationale Teresa Margolles pour balancer, sur un home nu, de l’eau qui avait servie à laver des corps dans une morgue de Mexico.

Une exposition au FRAC Lorrain, en 2008, de l’artiste Eric Pougeau, à fort taux de « questionnement sociétal », terriblement buzzant et déconstruisant l’« infamille » (…) avec une vingtaine de panneaux affichant de délicieuses friandises verbales comme :
« Les enfants, nous allons vous faire bouffer votre merde. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard Papa et Maman. »
« Les enfant, nous allons vous sodomiser et vous crucifier. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard Papa et Maman. »
« Les enfants, nous allons vous arracher les yeux. Vous êtes notre chair et notre sang. A plus tard Papa et Maman. »

Très bas de plafond donc le Front de gauche et le PC, qui continuent à peser obstinément que la culture de la classe dirigeante et exploiteuse doit profiter aussi à la classe dominée et exploitée, et qui continuent à ne pas s’apercevoir que cet art et cette culture-là ne sont que parfait instrument d’aliénation psycho-mentale et d’enfumage des classes laborieuses qui, comble d’irone, paient des impôts pour subventionner, à travers les fantaisies personnelles de Madame J., l’esthétique abjecte du business art contemporain.

(…) que fait-il prescrire comme grain d’ellébore, clystère insinuatif ou élixir de clairvoyance à tous ces gens qui hurlent à la censure fasciste, qui traitent de nazis ceux qui osent critiquer l’art contemporain, pour qu’ils réalisent enfin que ce sont eux qui travaillent pour le FN et qui en sont les alliés objectifs ? Quand comprendront-ils notamment qu’à mesure que Madame J. vide son FRAC de tout public, elle remplit les urnes de bulletins de vote pour Marine Le Pen (…) ? Quand comprendront-ils que la fausse distinction culturelle Djacklanguienne marche bras dessus bras dessous avec la vraie vulgarité d’extrême droite Lepenienne.

Au début des années 90, fonctionnaire à la Région Lorraine dans un service qui n’avait rien à voir avec l’art et chargée de recruter le futur patron du frac, Madame J. s’est tout simplement choisie elle-même pour cette fonction… et pour, disait-elle : « délivrer l’art contemporain de l’omniprésence des mâles. »
(…) les élus du peuple (…) tétanisés qu’ils sont par le terrifiant jargon de l’art contemporain et par la peur d’être immédiatement rangés dans la catégorie des réactionnaires, populistes et ringards, s’il leur prend d’émettre la moindre réserve ou parole ironique devant le ridicule de l’offre artistique de leur FRAC.

Buren est l’artiste « pompier » par excellence, mais à cette différence près avec les peintres « pompiers » du début du XXè siècle, que lui, se déclare anartiste, anti-art, anti-peinture et donc anti-pompier (…) Buren est un redoutable procédurier qui dégaine plus vite que l’ombre de ses parasols quand il s’agit d’attaquer en justice. Parmi ses victimes, on peut citer un critique d’art américain qui avait dit du mal de son expo, il y a une quinzaine d’années, dans le New York Herald Tribune, un éditeur de cartes postales qui en avait édité une représentant l’Hôtel de Ville de Lyon et où l’on apercevait ses rayures verticales dans un coin de l’image, un journaliste qui avait employé le mot « installation » au sujet de ses parasols en plastoc du Grand Palais, alors qu’il les avait bien avertis qu’ils n’avaient pas le droit d’employer ce mot, les fabricants de toile rayée qui font des bandes de 8,7 cm alors que cette dimension est une marque déposée par « l’artiste », l’Etat qui tardait à réparer ses colonnes du Palais Royal, la Ville de Lyon qui tarde à réparer ses installation de la place de l’Hôtel-de-Ville…

Il s’agit d’une expérience osée, particulièrement édifiante et révélatrice, provoquée et vécue par Jérôme Serri, directeur adjoint du FRAC Ile-de-France, puis directeur de 1983 à 1990, qui l’a racontée au Sénat le 25 janvier 2013, lors du colloque sur « 30 ans de dirigisme étatique en art » (…) 
C’était en 1988 - j’étais alors directeur du Frac Ile-de-France (…) Je lui proposai que nous allions au Centre Pompidou visiter les salles d’art contemporain (…) 
Nous sommes ensuite passés devant des œuvres devant lesquelles notre guide débutait chaque fois son commentaire par un inévitable « il y a un tout un travail » ou un prétentieux « il y a toute une réflexion », et nous nous sommes arrêtés devant une œuvre constituée d’une veste en jean jetée sur le dossier d’une chaise qui côtoyait une caisse ou un cageot défoncé, le tout au milieu de plâtras jonchant le sol (…) Nous nous sommes ensuite arrêtés devant une « œuvre » très connue de Bertrand Lavier : un frigidaire juché sur un coffre-fort. Et le conservateur de nous expliquer que cette « pièce » était « tout à fait intéressante » parce qu’«il y avait là toute une réflexion » sur l’analité dont la possession et la conservation sont des traits prépondérants, le frigidaire étant le lieu où l’on conserve la nourriture, le coffre-fort celui où l’on met en sûreté l’argent que l’on possède. Je le laissais poursuivre son interprétation que, d’un air entendu et satisfait, il qualifia de freudienne, et je l’interrompis à nouveau pour lui demander si, au-delà de l’interprétation qu’on en pouvait proposer, ce superbe ready-made s’adressait également à notre sensibilité ? Il considéra le frigidaire, puis le coffre-fort, et me répondit : « La sensibilité du visiteur est bien sûr, engagée. Oui, tout à fait. » (…) Un peu plus loin, après avoir contourné un piano à queue recouvert de peinture du même Bertrand Lavier, notre groupe, déjà moins nombreux, arriva dans une salle au milieu de laquelle se trouvait un bonhomme habillé, pieds en l’air, la tête enfoncée dans un seau (…) « Vous n’allez pas nous faire croire que c’est une œuvre d’art, nous vous foutez de nous ! » Et le conservateur (…) de rétorquer : « Je vous observe depuis un moment. Vous me faites penser à vos arrière-grands-parents. Eux aussi, ils rigolaient devant la peinture des impressionnistes ! » Puis, il ajouta ces mots qui firent déborder le vase : « Vous vous comportez devant l’art de votre temps comme des bourgeois du XIXè siècle ! » (…) 
Il y a un fascisme culturel qui s’introduit jusque dans nos écoles (…) Ces enfants que vous avez croisés au début de notre visite sont contraints de dessiner ce bidon, contraints de croire qu’ils sont en présence d’une œuvre d’art (…) 
Toujours est-il que je n’ai eu de cesse de convaincre le Président Chauvin et le Président du Conseil régional, Michel Giraud, que nous n’avions nullement besoin d’être financés par l’Etat, si ce financement avait pour contrepartie l’obligation de faire nos courses dans les galeries officielles et l’interdiction de faire des visites d’atelier.

(…) l’enflure art contemporain devrait être un sujet à saisir, un vrai cheval de bataille à enfourcher, au lieu de le laisser au FN, qui avec cela aussi récolte un maximum de voix. Mais voilà : les Mélanchon, Cohn-Bendit, Duflot, Mamère etc… s’en foutent comme de leur première chemise semble-t-il, et considèrent que ce que je viens de dire là est « tout à fait exagéré et de mauvaise foi. »

(…) pourquoi en Allemagne où chaque région possède son autonomie culturelle et n’est pas soumise à un diktat ministériel central, de formidables peintres comme Neo Rauch et Jonas Ruperts ont la notoriété qu’ils ont, alors qu’en France ils resteraient inconnus et méprisés par les agents du burénisme bureaucratique dominant, qui détestent la peinture et tout ce qui est de l’ordre du sensible et du poétique pour promouvoir l’esthétisme super intellectualisé et/ou sexualisé de type Catherine Millet, grande prêtresse de tous les bureaucrates de l’art…

Car autant l’art véritable (…) apporte des solutions apaisantes, calme le jeu, met en forme et transcende les douleurs, autant cet art faussement subversif et de l’hyper-communication à vide, exaspère les tensions, attises les angoisses et les tensions sociales, exploite sans vergogne les souffrances, etc… pour mieux faire du buzz, qui ensuite génère de l’argent.

(…) cette logique ahurissante qui consiste à retourner la contestation d’un système comme argument marketing en faveur de ce même système.

Mais ce qu’il y a de plus terrifiant dans ce grand guignol morbido-festif, dans ce Guiness book des records de l’inepte rigolo, dans ce Barnum Circus des monstruosités artistico-ludiques, dans cette foire aux atrocités mentales à la portée de chacun (…) c’est la violence infuse, inhérente, consubstantielle à toute stratégie de com‘ faite au sens commun et aux valeurs partageables.

Ignoble cette pratique du « cross-over » désormais très en vogue dans l’AC, qui consiste à mélanger ou « hybrider » ceci avec son exact contraire, la vertu avec le vice, le sublime avec l’abject, de telle sorte que le premier serve d’alibi au second, mais surtout pour faire en sorte que tout se vaille quand il s’agit de faire du pouvoir et de l’argent dans ce grand business du rien qu’est l‘AC. Et c’est ainsi que nous avons vu le répugnant ver de terre de Jan Fabre « confronté » aux chefs-d’œuvre du Louvre ; le Christ en fil de fer barbelés du schtroumpf Abdessemed associé par Pinault de façon profanatoire au Retable sacré d’Issenheim, lors de la commémoration du 500è anniversaire de ce dernier.

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